Les Portes du Pays d'Othe - Aube en Champagne-mousq du roi creation

Dans tous les siècles, les rois se sont entourés d’une garde rapprochée

En 1560, Catherine de Médicis crée la maison du roi composée

de 2 corps spécifiques :

- la garde à l'intérieur des résidences & appartements royaux

assurée par les gardes du corps & les gardes suisses,

- les gardes françaises pour les déplacements.

Henri III, le coquet à la mode italienne, affectionné auprès de la reine, s’entoure de véritables spadassins, ses mignons, d’une fidélité indéfectible, se révélant à l’occasion de fins politiques.

Henri IV, au cœur d’une guerre fratricide, souhaite crée une garde personnelle sûre, en s’entourant d’hommes de confiance,

tous natifs du Sud Ouest.

Puisant dans ce vivier, il forme sous son commandement direct, une unité de 200 chevau-légers, à laquelle il adjoint 50 carabins, tous nobles, combattant à pied & à cheval, équipés de carabines à rouet & canon rayé, ( les balles sont introduite au maillet),

plus légères que l’arquebuse.

Cette unité répond également à la nécessité de disposer de troupes mobiles capables de mener des actions de reconnaissances, & d’entrer au contact de l’ennemi en attendant les renforts.

Leur uniforme :

Justaucorps rouge à parements de velours noir, sur habit chamois

Chapeau à cocardes & plumets blancs

Chevaux équipés de rouge brodé d’or

Depuis le XIIème siècle, les puînés de Gascogne, trop pauvres pour prétendre à un haut commandement dans l'armée;

(seuls, les aînés des grandes familles, suivent les filières de formation privilégiées, ou entrent dans une coûteuse académie,

les assurant d’une charge d’officier supérieur

qu’ils héritent ou qu’ils acquièrent)

explique le nombre important de gentilshommes qui, pour survivre, choisissent le métier des armes, constituant une véritable pépinière d’officiers subalternes à la tête de compagnies

( comme capitaines, de l’occitan « capdèt », les fameux cadets )

Comme volontaires : ils ne perçoivent pas de solde, & ne sont pas inscrits sur les rôles, mais en contrepartie, on ne peut leur refuser leur congé lorsqu'ils en font la demande car.

« Ils servaient seulement »,

Au sortir de la guerre de religion, l’insécurité demeure, Louis XIII exprime le besoin de s’entourer d’une garde « du dehors »,

de fantassins montés

pour le servir dans ses déplacements ;

en 1622, il crée donc le corps des mousquetaires de la maison militaire du roi ; constitué d’éléments d’élites prélevé chez les chevau-légers :

Triés sur le volet, présentés du roi, pour agrément, c’est une promotion pour ces 100 soldats aguerris, avec la garantie d’en sortir comme enseigne ou lieutenant les gardes du roi, ou d’officier dans un régiment.

« Outre une incomparable Ecole de Cavalerie, les Compagnies des Mousquetaires ont la réputation d’être une pépinière pour le corps des officiers : leurs plus brillants sujets passent rapidement dans les meilleurs régiments avec le grade de lieutenant. On cite les noms de jeunes chefs à peine âgés de vingt ans, issus des Mousquetaires où ils ont passé leurs deux ou trois années d’apprentissage, qui peuvent escompter une carrière fulgurante »

Excellents cavaliers, ils sont dotés :

-d’une nouvelle arme, le mousquet à mèche, & sa fourquine,

plus puissant que l’arquebuse, ( d’une portée de 200 m)

mais trop lourde & trop encombrante pour combattre à cheval

(elle mesure 1.70m & pèse 8 kg environ)

& d’une bandoulière garnie d’étuis contenant la dose de poudre nécessaire pour armer et effectuer un tir, d’une giberne contenant la poudre du bassinet & les balles de plomb.

- en guise d’uniforme : une casaque en laine bleu-roi, doublée de rouge, galonnée d’argent, à quatre pans orné d’une croix d’argent fleurdelisée, d’où, surgissent des flammes rouges,

Avec leurs valets, ils sont logés, chez l'habitant aux frais du roi,

ce qui ne devait pas être de tout repos pour l'hôte avec de si turbulents personnages

A la charge de ce fantassin monté, dévoué corps & âmes au souverain:

-le cheval et son équipement,

- la forte épée,( la rapière) arme de pointe, avec le plus d'allonge possible, de 130 à 140cm, avec pommeau de protection,

pesant 1,5kg environ ,

- les pistolets à rouet

- les bottes demi-fortes, plus commodes à la fonction de fantassin monté, que les grosses bottes de cavalerie

- son linge ,

-ses repas,

A la tête de la compagnie,

le capitaine des chevau-légers dont ils dépendent:

le marquis de Montalet jusqu’en 1629

C’est à cette date, que Louis XIII décide d’émanciper les mousquetaires des chevau légers, en les plaçant directement sous ses ordres

directs d'un capitaine:

Hercule-Louis de Bérard de Montalet Vestric, jusqu’en 1632

& Jean de Vieilchastel, seigneur de Montalan,

sans doute pousser à la démission en octobre 1634,

car

le roi souhaite,prendre le commandement direct de la compagnie, sous le commandement effectif:

-insigne honneur pour lacompagnie-

d’un capitaine-lieutenant : Jean-Armand du Peyer, comte de Trois-villes,

(comte de Trezville en occitan) un béarnais, qui fera parti de ses intimes, au grand dam de Richelieu, qui usera de toute son influence, pour l’écarter du cercle royal.

"De Trévise, d'une fidélité sans faille au roi, prêtant une oreille complaisante à différents complots, sanguin, n’était pas plus aimé de Richelieu qu’il ne sera de Mazarin, d’autant qu’il refusera de céder sa charge à un neveu de ce dernier; le ministre usera alors du prétexte d’un entretien trop onéreux de la compagnie, pour la dissoudre en 1646,ne lui laissant pas d’autre choix à Tréville que de retourner sur ses terres du sud ouest"

Le recrutement dans les armées utilisant le réseau d'influence,

(il faut être recommandé par un puissant, une parentèle),

explique l’origine gasconne des premiers mousquetaires

favorisant, en outre l’esprit de corps.

Soldats d’élite, courageux et d’une fidélité à toute épreuve, forts en gueule, braves, héroïques, téméraires, intrépides, combattant indifféremment à pied ou à cheval, il n’y a pas de plus belle mort glorieuse pour le mousquetaire que celle de mourir

pour & sous les yeux du roi.

En l'absence d’école militaire le passage sous les yeux du souverain permet de vérifier la compétence et la fidélité de chaque homme.

Fêtard, sans retenue, turbulent, violent, insouciant, inconscient, flambeur,( il dépense des sommes folles d’un côté, ce qu’il reçoit du roi de l’autre), très chatouilleux sur l'honneur, volontiers querelleurs avec ses camarades de lacompagnie, comme avec les autres, prompt à dégainer l’épée, le mousquetaire apporte sa participation à ce véritable fléau, qu’est le duel

( 4000 morts en 1627,)

Le paradoxe des duels :

Étroitement lié à la notion de l’honneur aristocratique, le duel se distingue des autres combats singuliers par ses codes : il règle en privé une querelle d’honneur entre un « offenseur » et un « offensé »,

avecle risque d'une mort assurée,

En revendiquant une certaine forme de liberté face au pouvoir royal de plus en plus absolu, il se substitue à l’action de la justice et à l’autorité de l’État, et dès lors considéré comme un crime de lèse – majesté

(car seul le roi doit rendre justice),

les contrevenants sont voués en principe(*) à la décapitation d'autant qu'il prive l'armée de combattants.

(*) guère appliqué, si les rixes se font dans des endroits discrets

Le duel est organisé & encadré par les témoins des combattants (généralement au nombre de deux par duelliste) qui conviennent des questions pratiques du choix du lieu et des armes.

Paradoxalement, il est pourtant l’un des moyens d'accroître sa réputation et de se faire remarquer pour accéder à un commandement

(Oubliez les cascades virevoltantes du cinéma;

la rencontre sur le pré, à l’image des compétitions d’escrime d’aujourd’hui, ne demandaient guère plus d'une minute pour expédier l'adversaire dans l'au-delà)

Comme tout gentilhomme, il sait cependant se tenir en société, dans les salons & les soupers, à l’aise dans la danse, comme dans la musique, le chant, le théâtre, au grand ravissement des dames de qualité,

prêtes à rendre les armes devant ces flamboyants militaires.

En 1626, dans un climat politique toujours instable, Louis XIII, soucieux de la sécurité du cardinal, constamment menacé de mort,

lui ordonne de créer sa garde personnelle.

Composée de mousquetaires, à la rapière moins sensible,

mais tout aussi dévouée que celle du roi,

Richelieu la place sous son autorité directe .

Leur tenue : la casaque et la soubreveste rouges,

( aux couleurs de l’église ) à la croix latine d’argent.

En 1646,Mazarin échoue à pousser le capitaine-lieutenant à la démission

( de Tréville a perdu son protecteur à la mort Louis XIII en 1643)

pour confier la charge de son neveu à la tête de ce corps prestigieux, contourne l'obstacle par la dissolution de la compagnie, argumentant d'une charge financière très importante, ce qui est vrai.

(son neveu à la tête de la compagnie,le miracle opérant, l'aspect financier passerait bien sûr aux oubliettes)

Affaiblie par une situation financière causée par la guerre de trente ans avec l’Autriche, et l’Espagne, la marche vers le pouvoir absolu initiée par Henri IV, poursuivie par Louis XIII et Richelieu,

la régente Marie-Thérèse et Mazarin

se heurte au mécontentement du peuple,du parlement et de l’aristocratie qui remettent en cause l’autorité royale

Ce sera la fronde:1648-1653

Penant laquelle, les militaires de confiance, comme d'Artagnan, seront employés à des missions aussi délicates que dangereuses.

Période cahotique qui marque profondémént le dauphin Louis

.A son avènement, soucieux d’efficacité, et surtout bien conscient des risques encourus par sa personne dans les tourments de la Fronde,

le jeune Louis XIV reconstitue la première compagnie de mousquetaires dès 1657, portant son effectif à 150 hommes,

sous le commandement du capitaine-lieutenant

Philippe de Mazarini-Mancini, duc de Nevers, neveu du Cardinal Mazarin, qui au grand désespoir de son oncle, ne s’intéressera jamais à sa compagnie laissant le commandement effectif aux soins de son lieutenant d’Artagnan

A partir, de 1659, ( les travaux dureront 15 ans)

la première compagnie est casernée rue du Bac, les écuries occupent l'ancienne halle,et les bâtiments du rez-de-chaussée,

les mousquetaires occupant les étages supérieurs

En 1660, Mazarin lègue au roi,

sa compagnie héritée de Richelieu, comme cadeau de mariage.

Les chevaux de ces mousquetaires, sont regroupés dans une grange de Reuilly, mais il faut attendre 1699, pour que les mousquetaires tiennent garnison dans un hôtel, rue de Charenton,( achevé en 1701), dans le faubourg saint Antoine.

Les bâtiments,qui s'avèrent bien plus pratique et spacieux que celui des Mousquetaires gris, s'organisent autour de deux cours:

l'une bordée par les logis des Mousquetaires,

l'autre par les écuries pouvant accueillir 300 chevaux

En 1663, Louis XIV réorganise de l’ensemble des deux corps, pour former 2 compagnies de deux cents cinquante hommes, afin de satisfaire une demande de la noblesse, car depuis les réformes de son ministre Le Tellier, les nobles sont obligés de passer un temps dans la troupe avant d'accéder au grade d'officier,

et quant à faire ,autant effectuer ce service dans un corps des plus prestigieux..

Chaque compagnie sous le commandement du roi-capitaine comprend

un capitaine-lieutenant (dit le Capitaine),. ;

deux sous-lieutenants,

deux enseignes, (officier porte-drapeau dans les combats à pieds ) ;

deux cornettes,

(officiers porte-étendard dans les engagements à cheval)

les officiers supérieurs ne portaient pas la soubreveste, ne mélangeons pas les serviettes avec les torchons

Les ornements du drapeau & l'étendard

pour la 1^ère compagnie

une bombe sortant d’un mortier dirigée sur une fortification

la devise : « Quo ruit et letum » (« Où elle tombe, la mort aussi »

pour la 2^ème compagnie

l’un des symbole de Jupiter : la foudre

la devise « Alterius Jovis altera tela »

« les autres traits d'un autre Jupiter »),

dix maréchaux des logis avec rang de mestre de camp,

dont un premier aide-major, & un second,

quatre brigadiers, ,

dix-huit sous brigadiers, dont un premier & un second sous-aide-major,

En sus, ,

les trompettes arborant la livrée du roi

(bleue à galons incarnat et blanc),

six tambours, & quatre hautbois, neuf chirurgiens, un apothicaire

un aumônier, un maréchal-ferrant, un sellier, un fourrier,

Les mousquetaires sont armés d’un mousquet raccourci et allégé pouvant être désormais utilisé à cheval

En 1665,

Le roi octroie les mêmes avantages aux deux compagnies,

et impose, pour le prestige, une robe identique pour les chevaux de chaque unité:

à la première compagnie des chevaux gris pommelés,

ils sont surnommés les mousquetaires gris

à la deuxième compagnie: des chevaux noirs,.

les mousquetaires noirs

Le mousquet s'allège progressivement, pour ne peser que 4 kg,

en 1690, permettant un tir sans fourquine,

En 1670 le roi ordonne aux deux compagnies d'adopter un uniforme identique :

manteau écarlate, une casaque bleue, galonnée d’or, ornée de quatre croix fleurdelisées avec des flammes jaillissant de la croix de fil d’argent brodées, sur un habit écarlate

Chapeau à panache rouge et blanc

mousqueton porté haut « à la dragonne ».

la 1^ère compagnie, se distingue par la croix fleurdelisée

d'où jaillissent des flammes rouges,

justaucorps écarlate galonné d’or

la 2^ème compagnie , se distingue par leur casaque galonnée d’argent,

croix fleudelisée d'où jaillissent des flammes d' or,

sur un justaucorps écarlate galonné d’argent

En l'absence d’école militaire, le passage sous les yeux du souverain permet de vérifier la compétence et la fidélité de chaque homme, il faut attendre 1682 pour qu'apparaissent:

« comme des écoles militaires pour la jeune noblesse, à dessein d'y former des officiers au métier de la guerre » :

dans les compagnies accueillant exclusivement des cadets

En 1688,

le mousquetaire de la 1^ère compagnie, troque sa gênante casaque contre: la soubreveste bleues, doublée de rouge, bordée d’argent, ornée de la croix blanche fleurdelisée,

serrée d’un ceinturon, le tout sur l’habit écarlate bordé d’or, boutonnières d’or, boutons dorés, poches en long, manches en botte, bas rouges, chapeau bordé d’or avec, plumet blanc ;

les chevaux gris sont équipés de la housse écarlate, bordée d’or »

La seconde compagnie porte un uniforme sensiblement identique,

les galons et boutons sont d’argent,

A partir de 1693, Louis XIV ne monte plus au front pour faire joujou, d’autant que les conflits évolue de la guerre de sièges

vers les batailles rangées, où prévaut le feu,

privant d’actions éclatantes les mousquetaires spécialistes des assauts irrésistibles.

En usage dans l’infanterie, depuis le règne de Louis XIII , le fusil devient l’arme réglementaire de tous les corps, équipé d’abord d’une baïonnette « à bouchon » se fixant dans le canon,

puis par fixation annulaire depuis l’amélioration de Vauban en 1689,

En 1703, l’usage de ce fusil "à pique," avec lequel

« on ne laisse pas de tirer et de charger comme s’il n’y en avait point » est étendu à tous les corps d’armée, & les régiments de piquiers qui assuraient la sécurité des mousquetaires et des arquebusiers pendant le long chargement de leur arme sont supprimés

Malgré cet armement, les mousquetaires conservent leur nom.

(..& leur mousquet pour les parades)

Dés 1707, conscient de l'exiguïté de la caserne des mousquetaires gris, Louis XIV engage des démarches pour la construction d’un nouvel hôtel ; le projet est repris sous la Régence, elles n’aboutiront pas ;

les mousquetaires arguant de rester au plus près du monarque,

la rénovation à moindre coût de leur caserne est entreprise.

Instrument pour asseoir son autorité, ce corps a toute la confiance du souverain et exécute ses hautes & basses œuvres:

- dans des missions spéciales-

- dans la répression féroce des révoltes du petit peuple

étranglé par les impôts.

- dans les opérations policières par des arrestations de nobles car il ne sied pas de les faire appréhender par un manant:

les arrestations les plus célèbres :

celle de l’intendant Fouquet,( par d’Artagnan)

celle du mystérieux homme au « masque de fer »

( par Benigne Dauvergne de Saint Mars)

-en tenant le rôle de geôlier, ce qui ne devait spécialement enchanter ces hommes d’action

( comme François de Montlezun de Besmaux, gouverneur de la bastille)

-comme formateur de la noblesse dans l'art du combat.

Le roi, les connaît tous, sans pour autant faire partie d'un cercle des familiers.(on ne mélange pas les soldats de basse noblesse donnant sa vie au roi, avec la haute noblesse ravalée pourtant au rang de passeurs de pot de chambre royal)

Dans les cortèges, ces "gardes du dehors" ont préséance après les Gardes du Corps, et la « Maison Rouge » du roi

( les Gendarmes et les Chevaux Légers),

Appartenant à une compagnie de prestige, Louis XIV entend, qu’à la guerre, et ils seront pratiquement de toutes les guerres,

les mousquetaires soient également employés, en première ligne.

A cheval, ils sont comme la cavalerie légère, les yeux de l’armée

et « tâtent » l’adversaire

A pied, ils opposent un mur de plomb avec leur mousquet, et dès les brèches ouvertes, montent les premiers à l’attaque, avec leur arme de prédilection, la redoutable rapière en main.

( l'ombre de de Bayard planesur ces compagnies: il ne sied pas à un brave d'occire l'ennemi à l'aveuglette, avec des tir de barrage d'armes à feu, seule prévaut l'explication à l'arme blanche, d'homme à homme)

2 compagnies de 250 hommes, c' est peu, mais elles constituent les forces spéciales du roi, en quelque sorte;

véritables fer de lance de son armée, elles entraînent les régiments réguliers dans leur sillage.

D’une témérité folle, le mousquetaire combat avec panache, brave jusqu’à la mort, il expose trop souvent inutilement sa vie pour l’honneur, payant un lourd tribut sous les yeux et pour la gloire du roi…..

en recherchant "la belle mort"

au grand dam de Vauban, effaré devant les pertes subies par ce corps d’élite, dont il conviendrait de canaliser la fougue,

pour une "bonne mort".

Fleuron royal, leur réputation de combattants impitoyables se répand rapidement dans les armées, et nombre de villes assiégées, à la vue des casaques bleues, préfèrent baisser pavillon, évitant ainsi le pillage

Les mousquetaires se distingueront notamment:

-au siège de Valenciennes en 1667, (outrepassant leurs ordres, ils finissent par emporter la place dans leur élan;

c’en est trop pour le Roi, qui en se rangeant aux avis de Vauban, entend désormais que ses hommes ne soient plus exposés

qu’à bon escient.

-au siège de Maastricht en 1673, lors d’un assaut particulièrement sanglant (53 blessés, 37 tués, dont d’Artagnan,

leur capitaine bien-aimé)

-au siège de Charleroi en 1677,

Au début du XVIIIème siècle, à la casaque bleue à la croix d’argent, peu pratique dans les combats, succède la soubreveste, sans manche,

sur un habit rouge écarlate, brodé d'or avec des manches et un col de dentelle blanc, complété d’'un chapeau à panache blanc

.pour la première compagnie

brodé d'argent pour la seconde.

(un mousquetaire avait besoin de 1 000 livres pour s'équiper en temps de paix et de 2 000 livres en temps de guerre : chevaux de prix, extravagance onéreuse dans l’habillement, etc..)

Le mousquetaire, experts en matière de police

et de maintien de l’ordre.

Sous la pression fiscale de Colbert :

le royaume connaît la révolte des « Lustucru ». dans le Boulonnais au cours de l’été 1662 ; mousquetaires et gardes-françaises de la Maison du Roi sont dépêchés pour prêter main-forte aux collecteurs d’impôts.

En juillet 1670. l’Ardèche s’enflamme, Louis XIV ne lésine pas sur les moyens et expédie près de 1.500 hommes pour mâter la rébellion,

sous la conduite du sieur d’Artagnan.

Les troupes royales se livrent à un pillage en règle des villages en rebellion, sans faire la distinction entre guerre civile

et guerre extérieure.

Fin mars 1674, des révoltes éclatent à Bordeaux, Pau,

Besançon et Grenoble

En avril 1675, les « bonnets rouges » de Bretagne,

citadins & campagnards se soulèvent.

Toujouirs sous la pression fiscale de Colbert qui impose

le tabac, les objets en étain, le papier timbré nécessaire aux inscriptions d'actes officiels,

la Bretagne, qui possède sa propre fiscalité depuis 1491,

s'insurge pendant 4 mois.

30000 révoltés sous la conduite de Sébastien Le Palp, ancien notaire pillent les bureaux de vente, prennent d'assaut les châteaux, tuent les riches propriétaires, et mettent en place le code paysan,

( le cahier de doléances de la paysannerie)

La réaction du pouvoir est l'avenant

les portes de Rennes sont forcées, 6000 soldats s'engouffrent dans la ville et instaurent un véritable couvre-feu.

Le mouvement de protestation prend fin à la mort de Le Palp, tué dans un engagement. La repression est féroce: les rebelles sont battus, pendus,ou envoyés au galères.

Du jamais vu dans de mémoires de contemporains !

La succession de louis XIV

A sa mort en 1715, la maison militaire du roi devait être confiée, provisoirement jusqu’à l' ouverture de son testament,

au Maréchal-duc de Villeroy chargé de l’éducation de son héritier:

le duc du Maine,

le fils légitimé qu’il eut de la marquise de Montespan,

ce qui ne faisait pas l’affaire de l’héritier direct, Philippe d’Orléans.

qui s'emploie dès lors à écarter définitivement,

et le maréchal de Villeroy et le duc du Maine.

Précepteur & commandant de la maison royale comptant 10000 hommes, le maréchal de Villeroy, cumule l’éducation & la sécurité du jeune prince et fait obstacle à toute entretien du prince avec le Régent , mais celui-ci obtient habilement du parlement, contre la restitution de son droit de remontrances,

de contourner le testament de Louis XIV en octroyant:

-au maréchal la tutelle du petit roi

- au Régent la sécurité du royaume :

(& qui a la maison du roi, a de fait le pouvoir,)

Furieux, le maréchal de Villeroy veut entrer au conseil, soit !

l’occasion est trop belle de lui un tendre un piège lors de sa venue à Versailles ; arrêté discrètement par le marquis de la Fare, capitaine des gardes,( eu égard à son rang), il est confié aux mousquetaires pour l’exiler dans son gouvernement de Lyon.

Il ne retrouvera jamais de proximité avec Louis XV.

Au tour du duc du Maine !

C’est la duchesse du Maine, sa femme, impliquée dans le complot de Cellamare avec l’Espagne, à l’insu du duc, qui donne le prétexte de l’arrestation du couple, la bastille pour la duchesse,

la citadelle de Doullens pour le prince,

peine commuée en exil dans son château de Clagny en 1720.

Les mousquetaires furent chargés de l’opération:

-un détachement reconduit l’ambassadeur d’Espagne dans son pays,

-le duc du Maine, pas méchant pour 2 sous, est confié à la garde du maréchal des logis Favancourt,

mousquetaire s'étant distingué à maintes reprises.

Puis l'effectif des mousquetaires est réduit à 198 par compagnie.

La police politique :

Le règne du Régent comme de Louis XV, furent marqués par un conflit permanent avec la parlement:

les redoutables mousquetaires, prolongement du bras royal, rompus aux opérations délicates, furent requis systématiquement:

-pour porter les lettres de cachet,

-enjoindre les magistrats à l’exil, ou les inciter à rompre la grève.

(En 1720, devant le blocage du parlement, le Régent répond par un coup de force en exilant par lettre de cachet tous les parlementaires à Pontoise. Les mousquetaires sont une nouvelle fois sollicités)

En 1734, le nombre de Mousquetaires est porté à 248 par compagnies

pour être est ramené à 198, en 1737

En 1747, le nombre de Mousquetaires par compagnie est porté à 200.

( Les effectifs sont augmentés en temps de guerre avec des surnuméraires).

Dans les conflits armés, qui laissaient désormais peu de place à la cavalerie, les mousquetaires furent utilisés à contre emploi dans la cavalerie lourde, ne pouvant dès lors donner l’impulsion au début des engagements, comme ils savaient si bien le faire.

Les derniers feux de leur gloire brillèrent :

au siège de Philippsburg (1734), aux batailles de Fontenoy (1745) et de Cassel (1766),

puis ils furent cantonnés dans la réserve, car il convenait de ne pas écorner la réputation de la maison du roi, si mal utilisée, et donc malmenée dans une forme de guerre non comprise par le commandement français.

Mais déjà s’élèvent les voix contre le maintien de si coûteuses unités.

Elles sont finalement dissoutes en 1775,

par le comte de Saint Germain,

dans le cadre des réformes de l'armée et surtout des restrictions budgétaires, face aux difficultés économiques internes,

profondément aggravées par la guerre d'Amérique.

Reformé en 1789, dans un climat de grand péril pour la personne du roi, le corps des mousquetaires, l’un des symboles de la monarchie est dissous à nouveau en 1792,

tout comme l’ensemble de la Maison du roi.

Le 6 juillet 1814, Louis XVIII reconstitue le corps des mousquetaires,

le tricorne laisse la place à un casque « à la romaine » :

-avec la queue de cheval des dragons pour les mousquetaires gris