Violette Morris est née à Paris-6ème- le 18 avril 1893,
2ème enfant du baron Pierre Jacques Morris, capitaine de cavalerie en retraite, petite-fille du général de cavalerie Louis-Michel Morris,
et nièce d’un amiral.
Elle a de qui tenir !
En 1903,
A dix ans, elle apprend à monter sur la bicyclette.
Elle passe sa scolarité au couvent de Huy
(province de Liège en Belgique),
où les sœurs l’initient à la pratique sportive:
basket, hockey, cricket.
Une passion est née.
Au sortir du couvent, elle pratique la boxe anglaise et l’athlétisme,
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En 1913, elle arrive cinquième au championnat de France de nage de grand fond sur 8 km- Seule compétitrice, elle remporte la catégorie féminine avec un temps de 2 h 28, derrière les 1 h 56 du vainqueur.
Membre de l'Étoile Parisienne, un club sportif féminin, elle s'essaie à de nombreux disciplines. |
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En 1914 : Lesbienne notoire, elle se marie le 22 août, à 21 ans. Mariage arrangé pour respecter les convenances.
Son mari Cyprien Gouraud mobilisé, elle s’engage comme ambulancière sur le front de la Somme, puis comme estafette à Verdun, où elle contracte une bronchite & une pleurésie qui la tiennent alitée 6 mois à l’hôpital. |
En 1917
Violette entre au « club Fémina du sport »
où elle pratique le lancer de poids
En 1918,
au décès de son père elle hérite d’une confortable fortune confortable,
et se consacre dès lors au sport à plein temps .
Elle participe au premier match officiel féminin de football en France.
A l’aise à tous les postes, elle joue assidument dans cette discipline qui restera sa préférée
Avec son mari, elle apprend à conduire en automobile
En 1919,
Elle intègre la « fédération française sportive féminine »
Puis en 1920
« l’olympique de Paris »
où elle remporte le record du lancer du javelot
Parallèlement, elle s’habille désormais comme un homme, prétextant que pendant la guerre, elle a porté un uniforme masculin.
à l'encontre de cette fameuse
« permission de travestissement »
conformément à la loi du 16 brumaire de l’an IX
(7novembre 1800), toujours en vigueur.
Après la guerre, elle lance le poids au club Fémina Sports de Paris,
( club fondé en1912)
. Elle fait partie de la Fédération féminine de sports
et s’entraîne
avec l’ athlète Raoul Paoli.
En 1921,
sportive puissante et complète, elle multiplie les performances,
battant les records européens des lancers du poids de 5kg à 16.29m
et du javelot à, 41.53m
et remporte dans ces deux disciplines
les premières Olympiades féminines
Inscrite sur une Alva-Sport à la Coupe des Dames,
Violette Gouraud-Morris en tête du concours d'adresse automobile, mais rétrograde à la 5ème place du classement général sur un écart lors du concours de régularité .
En 1922
au lancer de poids, elle remporte les championnats de France d’athlétisme & la médaille d’or aux jeux mondiaux féminins ,
En 1923, année de son divorce,
Elle remporte l’or au lancer du disque lors des jeux mondiaux féminins
En 1925,
elle est la capitaine de l’équipe de football féminin de l’Olympique
(club parisien), qui remporte le titre de championne de France
et la Coupe de France
En 1926,
à l’approche des J.O. à Amsterdam, de 1928,
bien que largement favorite dans plusieurs épreuves, la Fédération lui retire sa licence pour son comportement contrevenant
aux habitudes & aux lois :
-dans les vestiaires avec les autres sportives »,
-sa consommation d’alcool et de tabac,
-sa pratique du sport en short court et sans soutien-gorge
et en habit moulant,
-le port du pantalon…
-et son homosexualité.
.
Elle est en outre interdite de foot ball.
En 1927
la Fédération féminine refuse de lui accorder une licence
au club omnisport de Saint Cloud qu'elle souhaitait rejoindre,
Mais la plus titrée des hommes et femmes confondus, obtient sa revanche en remportant le « Bol d’or » automobile des 24 heures
sur le circuit de Montlhéry-Essonne,
parcourant 1620 km à la moyenne de 67,5 km/h.
sur une B.N.C( du constructeur parisien Bollack Necker & Cie,)
devant 18 pilotes hommes,….
avec 3 tours d’avance …
mais perd sa licence de pilote à l'âge de 34 ans,
pour « port insistant du costume masculin »
En 1928
Violette Morris ouvre alors un magasin d’accessoires automobiles,
« Spécialités Violette Morris »,
qu’elle finance avec son héritage
. En 1929,
L’amazone choisit l’ablation des deux seins,
« pour mieux tenir le volant deses voitures
Evènement largement & positivement médiatisé en général, à l’époque.
En 1930
Elle perd le procès intenté contre la fédération
l’ayant exclue en 1927
Le jugement confirme la radiation de la championne à cause du « déplorable » exemple qu’elle donne à la jeunesse.
Le tribunal concluant:
« Nous n'avons pas à nous occuper de la façon dont se vêt à la ville et dans ses autres occupations Mme Violette Morris, mais nous estimons que le fait de porter un pantalon n'étant pas d'un usage admis pour les femmes, la FFS avait parfaitement le droit de l'interdire.
En conséquence, le tribunal déboute Mme Violette Morris
et la condamne aux dépens »
Elle conserve pourtant largement la faveur de la presse
Dès lors Violette n’aura pas de mots assez durs pour qualifier de tous les noms ces « indignes de survivre ».
En 1931.
Son activités en pièces détachées automobiles tombe en faillite,
son magasin est racheté par le constructeur automobile parisien
Bollack Necker & Cie, déjà nommé
En 1932
Elle se rend en Amérique où elle fréquente les boites lesbiennes
et rencontre Joséphine Baker
En 1933
Elle acquiert une péniche « La Mouette » amarrée à Neuilly/Seine,
où elle vit avec l’actrice Yvonne de Bray.
& se lance dans le chant lyrique, le cabaret & ponctuellement la radio
.
En 1936, elle assiste aux J.O. de Berlin.
En 1937,
Elle est arrêtée pour avoir tué un ancien légionnaire;
arguant la légitime défense, elle est acquittée.
Sur sa péniche, elle reçoit amis, et célébrités, dont Joséphine Baker
et bien sûr ses amantes :
Elle héberge Jean Cocteau sur son second bâtiment amarré
à « la mouette »
Pendant la 2ème de Guerre mondiale, elle entre dans la collaboration
en étant à la fois:
-le chauffeur de Christian Sarton du Jonchay,
notoire militaire collaborationniste
-et la directrice d’un garage à Paris réquisitionné par la Luftwaffe
le 26 avril 1944,
les maquisards du réseau normand Surcouf arrête dans l'Eure la voiture qu'elle conduit et exécutent les 6 occupants.
Les différentes thèses avancées sur motifs de cette action ne reposent sur aucune preuve documentée.
Fin tragique d’une femme hors norme, grande championne polyvalente(*) qui n’acceptait pas les règles de son temps
et qui a sombré dans la collaboration.
(*) lancer de poids, de javelot, de disque, course de haies, ski, sport automobile, cyclisme, foot-ball,(sa grande passion), haltéorphilie, baskett, cricket, natation, hockey, boxe...
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sources: d’après le récit de Jean-Claude Steib et le net
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