Gabriel, Charles, Henri Groley voit le jour, le 21 novembre 1889,
au hameau du Moulin du Bois à Auxon, pour un bref séjour, car sa mère reprend le chemin de la ferme familiale située à Sommeval,
au terme de dix jours de couches.
Elevé par sa grand-mère paternelle, Exavérine Lucas,
de Villeneuve l’Archevêque, il est l’auditeur privilégié des contes & légendes du Pays d’Othe racontés le soir à la veillée.
Étudiant et interne à l'école Saint-Bernard de Troyes, il se révèle un élève brillant. Mais arrivé en classe de quatrième, il doit abandonner l'école, appelé par son père, désormais sans commis, pour l’aider aux durs travaux de la ferme
Il profite cependant de ses temps libres pour améliorer ses connaissances, conseillé par ses anciens professeurs, en sciences et en littérature qui ne l'ont pas perdu de vue, notamment l’abbé l'abbé Dante Santi, qui canalise sa passion pour l’histoire & la préhistoire en lui offrant une carte d'accès permanent au musée saint Loup de Troyes
Le 17 mars 1910, il passe son conseil de révision à Bouilly ;
déclaré « bon pour le service » il sert au 15e régiment d’infanterie de Toul, pour être réformé en octobre 1911, après un an de service militaire ponctué de deux séjours à l'hôpital,
pour « imminence bacillaire »,autrement dit
« sujet propice au développement de la tuberculose »
En 1912, l'abbé Joseph Patenôtre, l’un des ses anciens professeurs, se souvenant de l’élève doué, lui trouve une place au journal de l'Évêché, « l’avenir de l’Aube »
Lorsque la guerre éclate, Gabriel Groley échappe donc à la mobilisation.
Rare journaliste encore présent à Troyes, « la tribune de l’Aube ». lui offre la place de rédacteur
(Ce qui lui fera dire à l'occasion de son centenaire :
« La chance de ma vie, ça a été malheureusement la guerre de 14)
Le 25 janvier 1919 il épouse Marguerite Bourbon, une habitante de Charleville, chassée par les Allemands.
( de cette union nait un fils, Guy-Jean le 1er janvier 1929)
.
Membre associé de la Société académique d'agriculture, des sciences, ats & belle lettres de l'Aube depuis 1921,
il en devient membre résident en 1951 ; puis président en 1957.
Il reçoit le titre de membre honoraire en 1990.
Son métier le conduit à sillonner en voiture tout le département, où il collecte au passage légendes & scènes du folklore champenois, &... silex.
En 1945, à l’issue de la seconde guerre mondiale, le journal "Libération"
le seul autorisé pendant l'occupation, connaît des divergences au sein de sa rédaction et aboutit à l'éclatement du journal en trois quotidiens:
"la dépêche de l'Aube", organe du parti communiste,
"Libération Champagne" organe du parti socialiste
"l'Est Eclair" journal des républicains modérés avec André Mutter, Roger Paupe, & Jean Bruley, qui appelle Gabriel Groley à la rédaction
En 1955 à sa retraite, il peut enfin se consacrer à plein temps à sa passion: l'histoire.
Il est l'auteur entre autres, d'ouvrages sur les légendes & le folklore champenois aubois, et de toute une série d'articles,
notamment sur Troyes, ses monuments, sa grandeur passée.
Sous l'influence du paléontologue aubois Jules Lambert (1848-1940)
il prospecte méthodiquement la région du
Pays d'Othe et de Jully-sur-Sarce
( Il lègue au musée saint Loup de Troyes, en 1987, sa collection de 4000 silex taillés, soigneusement annotés et classés par provenance ;
la société des"Amis des musées de Troyes" le nomme président d'honneur .)
Ardent défenseur du patrimoine historique et artistique de Troyes, il contribue à la sauvegarde du vieux Troyes, et plus particulièrement à celle de la Maison du Boulanger du XVIe siècle
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Il suscite aussi des vocations :
-Albert Collot (maire à l’époque de Villadin) avec lequel il se lie d'amitié,
et qui lui adresse des textes pour parution.
-Alain Hourseau, aujourd’hui un historien local reconnu, .
-Jean Murard, un ancien résistant, s'adonnant, à sa retraite,
à sa passion de l’histoire
En 1966, Lionel Robin, le président du syndicat d’initiative d’Estissac,
le sollicite pour mettre en place & participer aux animations basées sur son livre « ces fameux champs catalauniques ! »
Profondément attaché à sa terre, il aime dire:
« Je suis un paysan, je le dis sans détour, n’en goûtant pas d'orgueil, n'en ayant pas de honte Sans vêtement de soie et rubans de velours,
je suis celui qui lit et celui qui raconte. »
Il refuse la légion d'honneur, arguant qu'il faut la remettre à ceux qui sont morts au champ d'honneur car lui, dit-il :
« a profité de la guerre pour se faire une situation….. ce n'est pas par fanfaronnade, pour faire celui qui refuse les décorations. À la mobilisation de 1914, tous mes camarades sont partis, et comme on manquait de journalistes à La Tribune de l'Aube on m'a embauché. Beaucoup de mes camarades sont morts dès le début de la guerre, fauchés par les mitrailleuses allemandes. Patriote comme je le suis, si j'avais été soldat, j'aurais foncé à l'assaut et j'aurais été tué. J'ai eu la vie sauve et j'ai trouvé une situation. Mes camarades ont péri. Alors ce n'est pas moi qui mérite la Légion d'honneur, ce sont eux ».
Le doyen des journalistes français disparaît à l'âge de 101 ans,
le 17 octobre 1991
Hommages posthumes
Jack Lang, alors ministre de la Culture lui rend hommage,
3 jours plus tard, dans les colonnes du Monde
Depuis 1993, une rue de Troyes porte son nom,
En 2008, invitée par le syndicat d’initiative d’Estissac, Catherine Robinet anime une vidéo-conférence à Chennegy sur le thème
« Gabriel Groley- l’homme de la vieille forêt d’Othe »
Depuis 2009, un square porte son nom à Sommeval,
village du pays d'Othe qui l'a vu grandir
et lui a inspiré sa vocation de conteur et d'historien régionaliste.
En 2009 à Prugny, invitée par syndicat d’initiative d’Estissac,
Catherine Robinet anime une vidéo-conférence
« Les contes du Pays d’Othe », illustrés par Alain Richard
ses ouvrages
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